Police : la peur a-t-elle vraiment changé de camp ?

Comment lui donner tort ? Déjà en 1986, le RPR rendait publique une brochure titrée « Une politique pour la sécurité. En présentant ce document, M. Jacques Toubon, alors secrétaire général du parti, estimait déjà qu'il était temps que « la peur change de camp ! ».

En pratiquement 40 ans la situation a continué à se dégrader. Les policiers et gendarmes, et même aujourd'hui les sapeurs pompiers, ne sont plus protégés par leurs uniformes ou par le fondement même de leurs missions : protéger et secourir, en ajoutant, pour les membres de forces de l'ordre, interpeller les délinquants et criminels.

Il est désormais facile de constater que ces uniformes, respectés autrefois, cristallisent les tensions et la violence non seulement dans les cités mais aussi dans la rue au cours de manifestations revendicatives illustrées par le déplorable chant « Tout le monde déteste la police ». Ce slogan fut même repris en chœur par des dizaines de spectateurs galvanisés par un chanteur de rap en 2021 à la Fête de l'humanité.

Pour autant le constat n'est pas aussi linéaire que l'on pourrait le croire, diverses équations sont à prendre en compte comme l'augmentation de la délinquance, le développement très généralisé de la violence dans les infractions contre les personnes et bien sûr contre les forces de l'ordre (FDO), la stagnation des effectifs de police et de gendarmerie ou leur diminution au gré des budgets de l'Etat. A ces éléments  « Intérieur », il convient d'ajouter matières des exogènes comme les politiques sociales qui assèchent inéluctablement les finances publiques avec le chômage toujours croissant ou le vieillissement de la population et les dépenses de santé. Puis, ce sont les nouvelles politiques émergentes et onéreuses telles que les défis écologiques, les nouvelles techniques de production d'une énergie propre mais aussi l'accueil et la prise en charge de migrants politiques, économiques et climatiques... ...