Réchauffement climatique : « Nous ne sommes plus maîtres de rien »

FACTUEL. GIEC, Copernicus, Organisation météorologique mondiale… Les rapports sur le climat sont de plus en plus nombreux. Pourquoi avoir décidé de sortir le vôtre alors que l’espace scientifico-climatique est déjà saturé ?

Christian GÉRONDEAU. C’est une approche entièrement nouvelle. Je le mentionne dans ce livre : nous vivons dans un sophisme, et ce depuis 30 ans et le sommet de Rio de Janeiro. Le sophisme pratiqué par le GIEC est le suivant : la Terre se réchauffe suite à l’utilisation des énergies fossiles, il faut donc arrêter le recours à ces énergies. Mais le problème est pris à l’envers. La première question qu’il aurait fallu se poser est plutôt : est-ce que l’on peut se passer des énergies fossiles ? La réponse est non, pas pour nous Européens mais pour les pays en voie de développement. Dans cette bataille contre le réchauffement climatique, les Européens ne comptent pas. La France émet moins de 1% des émissions de gaz à effets de serre mondiales. L’Europe tout entière c’est moins de 8%. Ce pourcentage diminue chaque année. 

Les pays qui utilisent le plus les énergies fossiles et qui continueront à le faire, ce sont les pays en voie de développement. Et quand le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et les Nations unies demandent à l’Inde, la Chine, les pays africains de stopper les énergies fossiles, la réponse est un bras d’honneur. Narendra Modi, Premier ministre indien, a décidé il y a deux ans d’ouvrir 108 nouvelles mines de charbon pour pouvoir y construire au-dessus des centrales. Quand Modi voit qu’un million d’enfants indiens meurent chaque année dans une grande pauvreté, sans électricité, comment voulez-vous qu’il accepte d’arrêter la production d’énergies fossiles. Le Sénégal a découvert ces dernières années du pétrole et du gaz naturel sur son territoire. Nous pouvons nous flageller tous les jours,...