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La réalité du contrôle au faciès selon l'expérience d'un ancien policier
Partie 1 – Le Conseil d'État a été saisie par six associations, dont Amnesty International dans une action de groupe, visant à dénoncer un « manquement de l’État » face aux contrôles au faciès qui seraient, selon elles devenus une pratique « systémique » dans la police. Retour d'expérience d'un policier sur la pratique des contrôles d'identité.
Tout d’abord, il convient de déterminer sur quels critères se font en général les contrôles d’identité. Il existe quatre critères fondamentaux du contrôle d’identité.
Le premier d’entre eux est celui du sexe : les contrôles concernent d’abord les hommes plutôt que les femmes, puisque le rapport du service statistique ministériel de la sécurité intérieure de 2020 à propos de la délinquance montre dans les items présentés que les femmes ne représentent que 20 % en moyenne. En conséquence, la première des discriminations est d’ordre sexuel. Les hommes sont plus contrôlés que les femmes.
Le deuxième critère, mis en en avant par les policiers eux-mêmes, est celui de l’apparence. Ainsi, un policier aura tendance à contrôler un individu lorsque son code vestimentaire semble incongru dans un espace déterminé ou qu’il sera jeune.
Le troisième critère reconnu comme essentiel par les policiers est celui du comportement. Ainsi, celui qui à la vue des policiers change de trottoir ou fait demi-tour attirera plus l’attention que celui qui les ignorera et je ne vous parle pas de celui qui se met à courir.
Ce n’est qu’en quatrième position qu’intervient la "race" d’un individu. Autrement dit, la couleur de peau ne serait en rien un élément pertinent pour inciter au contrôle d’identité si nos gardés à vue n’étaient pas si connotés.
Le délit de faciès peut se définir comme une raison apparente utilisée en général par un policier pour effectuer un contrôle sur une personne dont l’apparence, souvent sur la base de couleur de peau ou sur l'apparence vestimentaire par exemple. On parle aussi, plus brutalement, de délit de « sale gueule ». Ce qui, pour certains, est une manifestation du racisme policier prend le nom de contrôle au faciès.
En juin 2009, Le Figaro faisait paraître un article titré « La police française pratique largement le délit...
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