Face au harcèlement scolaire, l'école n'agit pas

Celles et ceux qui font l'école, du professeur au directeur académique, du proviseur au ministre, vont se succéder pour nous expliquer toutes les belles actions qu'ils mènent au quotidien pour tenter d'endiguer ce fléau des couloirs, comme ils disent. Mais surtout, ils répéteront à l'envie que, aussi dramatiques que soient certaines issues, ce n'est pas l'école qui est responsable des gestes fatidiques de certains enfants.

C'est vrai. Ce n'est pas l'école qui a tué Marion Fraisse quand elle avait 13 ans. Ce n'est pas l'école qui a tué Evaelle quand elle en avait 11. Ce n'est pas non plus l'école qui a immolé par le feu Jonathan Destin lorsqu'il avait 16 ans. C'est vrai. Mais ce que je sais, parce que nous le vivons chaque jour avec nos boîtes aux lettres Papillons, c'est que ce n'est pas l'école qui les a sauvés, protégés. L'école n'agit pas.

Jonathan Destin le dit dans son livre témoignage Condamné à me tuer :  « Le jour où j'ai parlé à un professeur, il m'a répondu "ils ne font que s'amuser avec toi". Après cette réponse je me suis dit que cela ne servait à rien de parler ». Il a été plongé deux mois dans le coma pour supporter ses brûlures et ses soins.

Ne croyez pas les beaux discours, les belles promesses que vous entendrez aujourd'hui. Ce ne sont que de belles paroles qu'on oubliera demain, qu'on redira sans vergogne après le prochain drame. Car l'école n'agit pas et le harcèlement scolaire est la raison incroyablement majoritaire des mots qui nous sont laissés dans nos boîtes aux lettres Papillons.

Le ministre Gabriel Attal semble avoir une vraie volonté. Sera-t-elle assez forte pour faire exploser les lenteurs, les lourdeurs d'un mammouth qu'on n'a jamais dégraissé ? Un jour, le Directeur général de l'enseignement scolaire m'a dit...