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École : Amélie Oudea-Castera ou la fracture sociale française
La nomination d’Amélie Oudéa-Castera à la tête d’un super ministère de l’Éducation nationale comprenant aussi les sports avait surpris. Peu aimée dans les grandes fédérations sportives du pays, celle qui a eu les têtes de Noël Le Graet et Bernard Laporte n’était pas attendue pour présider aux destinées de l’hôtel de Rochechouart de la rue de Grenelle. Comment expliquer cette étonnante promotion autrement que par une volonté personnelle du nouveau Premier ministre Gabriel Attal, probablement désireux de compter sur une personnalité dévouée qui ne remettrait pas en question les choix qu’il a opérés lors des quelques mois qui l’ont nationalement révélé à l’Éducation nationale ? Le jeune homme ne devait toutefois pas se douter que ce nouveau cycle commencerait si mal.
Interrogée vendredi 12 janvier par un journaliste bien informé, Amélie Oudea-Castéra a dû admettre que ses enfants sont scolarisés dans le privé, au sein du prestigieux établissement catholique Stanislas. Jusque-là, aucun problème. L’école est libre en France, et les ministres ne sont pas moins libres que les autres Français d’envoyer leur progéniture dans le privé. Du reste, nos impôts servent à financer l’Éducation nationale dans son ensemble, y compris le public quand nos enfants n’y vont pas.
Quant au caractère « polémique » de Stanislas, sur laquelle la gauche s’est complaisamment étalée, dénonçant l’orientation réactionnaire de l’éducation qui y est prodiguée, il ne s’agit que du dogme catholique. Cité dans Le Monde, son directeur Frédéric Gauthier n’en disait pas moins : « Le catholicisme est par nature conservateur, au sens propre : il conserve le dépôt de la foi. L'Église est contre l'union homosexuelle et contre l'avortement, que je sache, non ? Une école catholique ne peut dire autre chose. » Sous contrat, le groupe scolaire Stanislas reçoit donc fort naturellement des subventions.
Madame Oudéa-Castera a toute liberté de choisir pour ses enfants le cadre rassurant d’un établissement d’élite, formant correctement de jeunes esprits dans des valeurs auxquelles elle est peut-être attachée. En revanche, ses justifications n’étaient pas du tout à la hauteur ni même parfaitement sincères. C’est bien ce qu’on peut lui reprocher. Revenant dans le détail sur les raisons qui l’ont conduite à scolariser ses enfants à Stanislas, elle a notamment déclaré : « Mon mari et moi avons vu des paquets d’heures pas sérieusement remplacées. À un moment, on en a eu marre. Comme des centaines de milliers de familles qui, à un moment, ont fait le choix d'aller chercher une solution différente; » Elle a ensuite ajouté que le couple logeait alors rue Stanislas. Une explication à laquelle elle aurait dû en vérité se borner.
L'aveu de la ministre...
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