Contre l'inceste, agir... enfin et vraiment !

Ne vous en déplaise : l'inceste n'est ni de droite, ni de gauche. L'inceste n'est pas une question de pauvres ou de riches, de filles ou de garçons, de pères ou de frères. Ce serait plus rassurant d'avoir comme une sorte de portrait robot des familles où la bête se cache. Mais, l'inceste a tous les visages. C'est sûrement ce qui vous effraie au point de ne pas vouloir voir, croire la réalité des chiffres qui ne sont pourtant que des estimations lointaines. L'inceste est partout et en même temps nulle part.

C'est toujours la même histoire. L'histoire d'une emprise. L'emprise d'une figure intouchable sur un enfant. Cette même emprise qui fait naître le silence sur celles et ceux qui subissent et sur celles et ceux qui savent. L'inceste est un crime, un abîme dans lequel on se noie, dans lequel on disparaît. Une vie au ralenti dans un monde qui nous bouscule. Une non vie !

Oui, c'est toujours la même histoire, cette même certitude qui est la nôtre que ces gens que nous aimons ne peuvent pas nous faire du mal. Cette même bascule insidieuse dans laquelle nous plongeons toutes et tous, de victimes à coupables, à force de silence, de honte et de peurs. Cette même volonté dégueulasse de nos familles de toujours protéger nos agresseurs, de toujours leur trouver des excuses pour minimiser leurs crimes.

Un crime sans cadavres

Car l'inceste est un crime. Un crime sans cadavre, sans traces apparentes. Mais un crime qui nous tue à l'intérieur, des blessures à l'âme qui pour certaines et certains ne se referment jamais. Un crime qui peut tuer par procuration, à force d'avoir été brisé. Un crime avec tellement de témoins. La justice ne se fait pas sur les réseaux sociaux ni dans un livre. Certes. Mais alors, où...