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Affaires de mœurs et renouveau de #MeToo : un conflit de générations ?
Le « face à face » opposant les Français ne se limite pas à la question ethnoculturelle comme nous l’avons esquissée dans le premier billet de ce blog. Il touche aussi aux générations, aux hommes et aux femmes, aux orientations sexuelles, à la classe sociale. La multiplication récente de cas de célébrités françaises et internationales impliquées dans des scandales sexuels avérés ou mensongers est ainsi un phénomène de société particulièrement saillant.
Il est d’ailleurs le plus souvent difficile d’y voir clair dans ces procès médiatiques improvisés parfois justifiés, voire salutaires, mais aussi souvent injustes. La génération des « boomers », jouisseuse et libertaire, semble placée au banc des accusés, alors que les nouvelles générations sont plus sensibles aux questions du consentement et des violences sexuelles. Alors, « cancel culture » ou fin de la culture du viol ? C’est à cet épineux sujet que nous tentons de nous attaquer aujourd’hui.
Vcitimes et bourreaux
Jeffrey Epstein, Marilyn Manson, Woody Allend Kevin Spacey ou encore Harvey Weinstein. Gérard Depardieu, Benjamin Griveaux, Patrick Poivre d’Arvor, Nicolas Bedos, Gabriel Matzneff et Olivier Duhamel. Coupables et innocents. Bourreaux et victimes. Punis et impunis. Tous ces noms résonnent désormais dans les esprits comme autant d’histoires sordides. Emblématique sous nos latitudes, l’affaire Duhamel a sali une bonne part du petit milieu de la gauche caviar. Treize ans, c’est l’âge auquel le jeune fils de Bernard Kouchner avait commencé à être « initié » aux déplaisirs de la chair (qu’on devine triste et flasque) par son beau-père, le très respecté constitutionnaliste et politiste socialiste Olivier Duhamel. La nuit, quand le reste de la maisonnée dormait, monsieur Duhamel allait se glisser sous les draps du jumeau de Camille Kouchner pour faire ses sales petites affaires. « C’était une autre époque », diront les salauds. « Il y a prescription des faits », diront les relativistes. Est-il trop tard pour parler ? Est-il trop tard pour rendre justice ? Non. Trois fois non. Il a fallu des décennies à Camille Kouchner, fille de Bernard et d’Evelyne Pisier, pour enfin briser le mur du silence.
Peu s’en souviennent mais la parole des femmes et des enfants a très longtemps été déconsidérée, parfois moquée et souvent questionnée. L’une des rares conséquences positives du féminisme est justement d’avoir permis de s’attaquer aux tabous sexuels de l’inceste et...
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