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Missak Manouchian au Panthéon : un grand homme, un héros étranger, un modèle pour la France d'aujourd'hui
L'annonce au Mont Valérien, lors de la cérémonie de commémoration de l’Appel du 18 juin, par le Président Emmanuel Macron de l'entrée de Missak Manouchian au Panthéon a suscité une vive émotion, en France et en Arménie. Cette initiative marque une reconnaissance exceptionnelle pour un grand homme, un résistant d’origine arménienne, qui a survécu au génocide de 1915, fidèle à ses idéaux et mort en héros pour la France, en 1944. Retour sur la symbolique universelle de cet événement historique.
Soutenue par de nombreux élus et personnalités, la panthéonisation, menée par l’association Unité Laïque, avec l’appui de l’ambassade d’Arménie, en concertation avec les organisations arméniennes, vise à honorer la mémoire de Missak Manouchian, résistant d'origine arménienne, chef du groupe éponyme. L'intronisation de Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée, est annoncée pour le 21 février 2024, date marquant les 80 ans de l'exécution des résistants de l’Affiche rouge au Mont Valérien. La décision du Président Emmanuel Macron met en avant l'aspect universel de la résistance menée par le groupe Manouchian et de leur bataille pour les idéaux républicains : une fierté pour l’Arménie et un exemple inspirant pour les jeunes générations, aujourd’hui, en France.
Manouchian, rescapé du génocide de 1915, résistant communiste, mort pour la France
Après avoir réchappé au génocide des Arméniens, en 1915, Missak Manouchian (1906-1944) arrive, en 1925, en France, comme réfugié « apatride ». Pendant l'Occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans- Main-d'Oeuvre Immigrée). Il forme le groupe Manouchian, un mouvement de résistants étrangers proche du Parti communiste français (PCF). Son visage est devenu célèbre avec l'Affiche Rouge, une affiche de propagande allemande largement diffusée dans toute la France, pendant l'occupation, pour traquer les résistants étrangers. L'Affiche rouge est placardée en 15000 exemplaires dans tout Paris et toute la France, dès le 1er Mars 1944, par les services de propagande allemands et vichyssois. Les résistants qui forment « l’armée du crime » y figurent avec des mines patibulaires, présentés comme des terroristes « amis des juifs, des communistes et des étrangers ». Le réseau des FTP-MOI est très traqué. S’il passe régulièrement entre les mailles du filet, Missak Manouchian finit par être arrêté, le 16 novembre 1943, à la gare d’Evry-Petit-Bourg (Seine-et-Oise), lors d’un rendez-vous avec Joseph Epstein, Chef interrégional des FTP. Il est condamné...
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