La France est-elle toujours une nation ?

Chaque sujet politique et de société devient ainsi un nouveau terrain d’affrontements, qu’il s’agisse des conflits internationaux, de l’Ukraine en passant par Israël, ou encore des nombreux drames terroristes ou de droit commun qui ensanglantent le pays au quotidien. Les ruraux ne comprennent plus les urbains. Les Français d’origine européenne ne comprennent plus les Français issus de l’immigration et réciproquement. Si le trait est ici volontairement synthétique, voire grossier, il n’en révèle pas moins une tendance : la France ne s’aime pas, la France ne sait plus qui elle est. Et dans ce chaos, ce clair-obscur où surgissent les monstres, le peuple français fait en partie sécession.

L’histoire ne se répète pas, elle bégaie. À tel point que l’observateur attentif de la société française aura parfois l’impression d’être le personnage incarné par Bill Murray dans le film Un Jour sans Fin. Notre vie est rythmée par une multitude de drames commentés ad nauseum par des professionnels du genre, élus ou chroniqueurs de la sphère audiovisuelle. Chaque attentat ou chaque crime lié à ce « terrorisme d’atmosphère » quotidien dans les rues, notamment la nuit, entrainera les mêmes réactions et le même petit ping-pong entre personnalités. 

Le cas de Crépol l’a bien montré et on me permettra de ne pas m’attarder un peu plus sur les outrances spectaculaires des uns et des autres. Qui a franchement l’envie de réécouter Patrick Cohen faisant la leçon une nouvelle fois sur le service public ? Les autres, mieux disposés, font mine de s’étonner et de découvrir ce que monsieur tout le monde sait parfaitement : la France n’est plus un pays paisible. Peu importe, du reste, ce qui a déclenché ce conflit, puisque c’est le thème du jour. Savoir qui, des neuf témoins ayant parlé de racisme antiblanc, ou de la jeune fille ayant évoqué un participant à la...