Éric Dupond-Moretti relaxé par la Cour de justice de la République
COMPTE-RENDU - Le ministre de la Justice, qui était jugé pour « prise illégale d'intérêts », n’a pas commenté la décision de la CJR, à l'issue d'un procès sous haute tension.
![Éric Dupond-Moretti.](https://images.factuel.media/h6rP5E40w40IBZEPxgI5k9s8G5g=/3840x0/smart/filters:quality(60):max_bytes(300000)/factuel/2023/11/SIPA_01136593_000001_1.jpeg)
Aucune émotion. Aucune expression. Aucun sourire. Quand il se tourne vers ses avocats, juste après s’est vu signifier sa relaxe, Éric Dupond-Moretti s’offre le luxe d’un silence complet de deux minutes. S’ensuivent quelques échanges avec Jacqueline Laffont et Remi Lorrain, ses défenseurs, puis le ministre sort de la salle d’audience. Le garde des Sceaux, qui vient tout juste d'être innocenté par la Cour de justice de la République, marche d’un pas lent en regardant en l’air, ignorant superbement la horde des micros et des caméras qui l’attendent.
Aux avocats le service après-vente médiatique. Pour Jacqueline Laffont, qui parle d’une « émotion énorme », l’heure est à la satisfaction. Son client - le tout premier ministre d’un gouvernement en exercice à être jugé par la CJR - a toujours clamé son innocence. « Il avait été désigné comme un coupable avant même d’avoir été jugé d’une prise illégale d’intérêt qui n’a en réalité jamais existé. Au terme (de ce procès) l’innocence d’Éric Dupond-Moretti a été démontrée et elle est aujourd’hui consacrée. »
« Un élément matériel mais pas d’intention claire », estime la CJR
Sur le fond, la Cour a reconnu qu’il existait bien un élément matériel de conflit d’intérêt. Mais les juges n’ont pas pu ou pas su déterminer une intention quelconque de la part de l’avocat devenu ministre. « À aucun moment », le ministre « n’avait exprimé (…) une animosité, un mépris ou un désir de vengeance » envers les quatre magistrats - certains appartenaient au pôle financier – « qu’il avait critiqués quand il était avocat », a déclaré le président de la CJR, Dominique Pauthe. Toute suspicion d’un règlement de compte a ainsi été levée.
Ce procès sous haute tension a permis d’entrouvrir les portes d’un monde quelque peu opaque, celui des hautes sphères de l’institution judiciaire. Le fonctionnement parfois chaotique des cabinets...
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