Risques de déraillements, voies vétustes, pollution, amiante, cancers… Enquête sur le métro parisien

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« Les métros c’est de la bricole, on fait avec ce qu’on a ». Début mars, avant minuit, Factuel s’est entretenu avec quatre agents de la RATP dans leurs locaux. Poseurs de voie de nuit, Paul, Steven, Lucas et Antoine ont tous entre cinq et dix ans de service au sein de l’entreprise et assurent la sécurité ferroviaire ainsi que la maintenance des voies des métros et des RER. Au fil des nuits et des échanges avec leurs collègues, les quatre poseurs connaissent les lignes où il ne fait pas bon circuler.

« Côté Jaurès, par exemple, entre trois ou quatre stations, les traverses sont pourries, le rail est usé. Il nous faudrait cinq ans de chantier pour espérer tout remettre à neuf. Aujourd’hui, il y a des risques de déraillement », explique d’emblée Lucas. Ses collègues corroborent ses propos et complètent. « Sur la ligne 2, il n’y a plus de patin ! Ça ne donne pas envie de prendre les transports ! », sourit amèrement Antoine.

Même chose côté RER. Avec plus d’un demi-million de passagers par jour, la Gare de Lyon fait partie des plus grandes gares parisiennes. Les quatre hommes nous apprennent que l’état de la voie RER ne serait toujours pas tout à fait « roulable », malgré l’ajout de bouts de bois servant à la rendre « praticable ». « Mais des travaux sont prévus entre Gare de Lyon et Nation à partir de septembre », précise toutefois Paul.

Cette crainte de déraillement, la RATP a déjà dû y faire face à plusieurs reprises. Le jeudi 9 juin 2022, à 7H45, le trafic a été brutalement interrompu entre les stations...