Procès de l’affaire Théo : « Le but c’était de faire mal, il l’a fait volontairement », accuse la victime

La salle d’audience était comble lundi 15 janvier. Pour la première fois depuis le début du procès de l’affaire Théo, la victime, Théodore Luhaka, était entendue par la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. Trois policiers sont jugés à Bobigny jusqu’au 19 janvier pour « violences volontaires » et « violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente ». Le 2 février 2017, Théodore Luhaka, à l’époque âgé de 22 ans, avait été victime d’une interpellation violente dans le quartier de la Rose-des-Vents, à Aulnay-sous-Bois.

Au cinquième jour du procès, le jeune homme a pu livrer sa version des faits. « Les policiers nous ont tous alignés dans un angle mort », raconte Théodore Luhaka, vêtu d’une doudoune rouge, d’un pantalon beige et de baskets blanches, debout, à la barre. « La seule chose que j’avais en tête, c’était d’aller dans l’angle des caméras, pour que tout le monde voie ce qui se passe », explique-t-il pour justifier s’être débattu lors du contrôle d’identité mené par les policiers de la BST, sur une dalle connue pour son trafic de drogue.

« Ferme ta gueule sale nègre ! Ferme ta gueule ! »

Interrogé sur un coup de poing qu’il aurait porté à la pommette du principal accusé, le policier Marc-Antoine C., lors de ce contrôle, le jeune homme reconnaît lui avoir « peut-être » mis un coup au visage lorsqu’il s’est débattu. « J’ai pas conscience d’avoir mis un coup à Marc-Antoine C. La seule chose que je leur demandais c’était “Pourquoi vous faites ça ?”, déroule-t-il. Et la seule réponse que j’avais c’est : “Ferme ta gueule sale nègre ! Ferme ta gueule !” ». C’est la première fois que Théo fait état d’insultes racistes lors de son interpellation.

Le jeune homme est ensuite revenu sur le coup de matraque à l’origine de la plaie longitudinale du canal anal...