Quand les Gazaouis manifestaient contre le Hamas

« Où est l’électricité et où est le gaz ? C’est une honte ». Rares sont les manifestations dans la bande de Gaza, contrôlée depuis 15 ans par l’organisation terroriste islamiste du Hamas. Une toute première manifestation, le 30 juillet 2023, a donné l’élan aux contestataires opposés au régime dictatorial en place. Entraînés, notamment via les réseaux sociaux avec le compte Instagram anonyme « Virus Al Sakher », (en français « virus moqueur »), les Gazaouis sont descendus par milliers dans les rues de plusieurs villes du territoire. Leurs principales revendications concernent les mauvaises conditions de vie au quotidien, notamment les privations d’eau et d’électricité.

Ce n’est pas la première fois que de telles protestations se tiennent sur ce petit territoire de 2 millions d’habitants, à peine grand comme l’aire urbaine de Toulon. Des manifestants avaient en effet déjà réclamé davantage de liberté et de moyens en 2015, 2017 et 2019, toujours en raison des taxes élevées mais aussi de l’insécurité alimentaire sur place. « Les gens s’expriment beaucoup plus ouvertement contre le Hamas sur les réseaux sociaux aujourd’hui qu’il y a cinq ou dix ans »,  estime Rami Aman, militant pacifiste exilé en Égypte depuis fin 2021, farouche opposant au Hamas et arrêté à plusieurs reprises, également fondateur d’une ONG dénommée Comité pour les jeunes de Gaza. Une deuxième manifestation a eu lieu le 14 août dans la bande de Gaza, moins suivie et plus exposée aux répressions de l’autorité du Hamas. « La police du Hamas a fini par intervenir et disperser les rassemblements, détruisant les téléphones portables des personnes qui filmaient à Khan Younis », apprend-on dans un article du 30 juillet publié dans le Times of Israel.

L’accès à l’électricité est en effet difficile depuis plusieurs années, en raison notamment de la vétusté des infrastructures et de la très haute densité de...